samedi 28 septembre 2013

Pensée du mois



« Arrivé en Guinée, vous cherchez le problème Guinéen. Vous ne trouvez rien… vous vous apercevez alors pourquoi la Guinée est si reposante au terme d’un long voyage dans l’outrance Africaine. C’est un pays sans obsession. Pas d’agitation sociale, pas d’agitation politique. Il existe un grand parti Guinéen. N’en attendez pas un nom de bataille : il s’appelle l’Union franco-guinéenne. Son personnage dominant est un homme raisonnable et pondéré, que tout le monde estime, M. Yacine Diallo. Les élections se sont déroulées avec une absence monotone d’incidents. Comme me disait son gouverneur, il n’y a qu’une exubérance en Guinée : la pluie pendant l’hivernage. Modération et pauvreté vont souvent de pair. La modeste Guinée est délaissée, comme souvent les modestes, les capitaux l’on oubliée, ils l’on laissée sommeiller dans son repli d’Afrique et sa douceur angevine. Une Guinée bien équipée, prospère, harmonieuse par la diversité de ses ressources et l’humeur de ses populations, pourrait bien être alors comme le centre d’équilibre de l’Afrique, sinon sa tête pensante ou sa vive flamme.»   
Emmanuel Mounier, L’Eveil de l’Afrique noire, le seuil, Paris, 1948

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